dimanche 11 octobre 2015

La Chasse au Snark (Lewis Carroll)


Bonsoir à tous !

Aujourd'hui, je vais vous parler un peu d'une œuvre, ou plutôt d'un chef d'œuvre, de la littérature anglo-saxonne. Il s'agit de 'La Chasse au Snark' de Lewis Carroll, que j'ai reçu hier et dont j'ai déjà lu plus de la moitié cette nuit. C'est un long poème en vers épique et absurde racontant l'histoire d'un équipage improbable et curieux (vraiment curieux !...) qui s'embarque en bateau dans une aventure maritime. Ils devront en effet se mettre en quête d'une créature à chasser, ce pour quoi ils n'auront que des données douteuses (vraiment douteuses !...). Et cette créature à chasser, qu'ils n'ont auparavant jamais rencontrée, porte un nom : le Snark ; entendu comme un croisement d'escargot (snail), de serpent (snake) et de requin (shark). 
Mais le Snark est-il réellement ce qu'ils ont entendu de lui ? Quel est le sens réel de cette quête et que vont-ils en fait y trouver à la fin ? 
Malgré l'omniprésence de l'absurde au sein de l'œuvre, ce sont des questions qu'on ne manque pas de se poser, ne m'ayant d'ailleurs pas échappé à moi non plus. En d'autres termes, j'aime beaucoup l'originalité du concept et l'humour de cette œuvre qu'il y a tout du long, d'autant plus qu'elle est très agréable à lire.

Bon nombre de traducteurs ont traduit par le passé 'La Chasse au Snark', et pas des moindres lorsqu'on pense à Louis Aragon ou Jacques Roubaud. Mais c'est une autre version que j'ai choisi d'avoir, à savoir celle traduite par Ivan Riaboff qui signe avec cette œuvre son premier travail de traduction. Il s'agit d'une version récemment éditée puisqu'elle est parue fin 2014 aux éditions Baleine. En ce qui la concerne, on peut déjà parler du titre de l'ouvrage, ayant été changé en 'La Chasse au Scrapquin', ce nom reflétant d'une autre façon l'idée que le Snark serait un croisement entre trois bêtes. Ainsi, le Scrapquin serait entendu comme un croisement de serpent, de crapaud et de requin, ce qui déjà donne un avant-goût du jusqu'au-boutisme présent dans l'entreprise de traduction d'Ivan Riaboff. En effet, cette version semble respecter au plus près du sens les contraintes associées à l'œuvre originale : rythme, rimes et autres jeux sonores, jeux verbaux, etc... Du fait que l'ouvrage est en édition bilingue et qu'on peut donc lire le poème en sa langue originale (sur chaque page de gauche), le lecteur peut donc comparer les deux versions et se rendre compte de la qualité et des choix dans la traduction.

Pour finir, je vous invite à présent à lire un extrait (le début) de 'La Chasse au Snark' de Lewis Carroll en sa version originale et puis à écouter l'émission de RadioCampus Paris à partir de 23min 50s, point à partir duquel Ivan Riaboff en invité parle de son travail (et un extrait audio y est par la suite en écoute).


Extrait :

"Just the place for a Snark!" the Bellman cried,
As he landed his crew with care;
Supporting each man on the top of the tide
By a finger entwined in his hair.

"Just the place for a Snark! I have said it twice:
That alone should encourage the crew.
Just the place for a Snark! I have said it thrice:
What I tell you three times is true".

The crew was complete: it included a Boots-
A maker of Bonnets and Hoods-
A Barrister, brought to arrange their disputes-
And a Broker, to value their goods.

A Billiard-marker, whose skill was immense,
Might perhaps have won more than his share-
But a Banker, engaged at enormous expense,
Had the whole of their cash in his care.

There was also a Beaver, that paced on the deck,
Or would sit making lace in the bow:
And had often (the Bellman said) saved them from wreck,
Though none of the sailors knew how.


Emission RadioCampus Paris :


À bientôt, chers lecteurs !


PS : Le poème en trois parties sur lequel je travaille à l'heure actuelle (celui sur le thème du Progrès et que j'ai abordé dans ma publication du 7 août) voit bientôt s'achever la seconde. Il reste encore un travail long et difficile avec la troisième partie ! En espérant pouvoir mener à bien tout ça.